Conseils spécifiques aux mathématiques à l'attention des parents d'élève des écoles maternelles et élémentaires.

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1) C'est quoi faire des mathématiques ?

Faire des mathématiques, c'est un peu comme faire de l'art plastique, c'est jouer sur le sens des choses, d'une manière un peu différente, avec une dimension de confrontation aux autres plus fortes et plus "violente". Exécuter une flopée d'opérations ou boucher les cases de fiches infantilisantes n'a rien de mathématique. L'enfant qui comprend les mathématiques est celui qui joue sur le sens des mots et des consignes, celui qui cherche la petite bête de façon pertinente. Jouer sur le sens des choses n'a pas d'âge et ne nécessite pas de passer par l'écrit.

2) Quelle est la place de l'écrit en mathématiques ?

Imposer des notations qui renvoient à des concepts non construits est nuisible pour l'enfant. Toute notion doit être construite par la parole (avec parfois l'appui du jeu et de la manipulation) avant que ne se pose la question d'en garder une mémoire. On voit d'ailleurs mal comment un enfant pourrait ressentir le besoin de garder un souvenir de quelque chose qui n'a pas de sens pour lui. Préparer son enfant à comprendre les mathématiques, c'est jouer sur le sens des histoires (problèmes sans questions imposées) le plus tôt possible et écrire le plus tard possible. Bien sûr, vivre les histoires au travers de manipulations est une pratique intéressante et la variation des objets manipulés (leur différente croissante avec ce qu'ils représentent) contribue à construire une première forme d'abstraction qui conduira l'enfant au concept de nombre.

3) Le langage mathématique.

Il est important de différencier les différents statuts des écritures chiffrées : nombres et numéros, et d'utiliser les mots appropriés pour cela. Pour le reste (addition, soustraction, multiplication...), il vaut mieux retarder l'échéance tout en travaillant leur sens au travers d'histoires et de manipulations que l'on verbalise par des mots du langage courant. De même, il faut éviter d'introduire un langage "expert" différent de celui employé à l'école. Par contre, expliciter les termes employés à l'école au travers d'un langage "humain" qui fait sens pour l'enfant, les rattacher à des situations vécues ou "fantasmées", constituent un avantage certain.

4) Donner du sens au vocabulaire géométrique.

Ce n'est pas la répétition, à vide ou sur papier, qui permet à l'enfant de donner du sens à la géométrie. Les différents concepts (plan, droite/segment, secteur angulaire, angle droit, parallélisme) ne peuvent faire l'objet d'une véritable abstraction qu'au travers d'une diversification des supports et des exemples réellement différents les uns des autres. Il faut inciter l'enfant à chercher dans la nature les manifestations de ces concepts. Le plan (de travail) peut être tout à la fois une feuille, un mur, ou une plage. Une règle peut être en plastique ou en fer, mais on pourrait aussi utiliser une porte, une fenêtre, une latte du plancher, un rail... si toutefois on s'en donnait les moyens. Le parallélisme peut être vu dans les bords d'une table, les rails des trains, ou les bords d'une route pour laquelle on pourra chercher aussi des lieux où se parallélisme est provisoirement rompu. (Voilà comment occuper les enfants en voiture !)

 

 

Olivier BATTEUX